LE TEMPS D'AIMER ET LE TEMPS DE MOURIR
A TIME TO LOVE AND A TIME TO DIE
USA – 1958 – Scope-couleurs – 35mm – VOSTF – 2h13.
Un film de Douglas SIRK
Scénario : Orin Jannings d'après E. M. Remarque
Photo : Russel Metty
Avec John Gavin, Liselotte Pulver, Dieter Borsche.

1944. De retour de l’enfer du front russe pour une permission à Berlin, le soldat Ernst Graeber trouve sa maison détruite et ses parents disparus.
Mais il croise son amie d’enfance, Elisabeth et ……
Alerte aérienne.

Rares sont les films sur la 2° Guerre Mondiale qui utilisent ce conflit autrement que comme un prétexte à fiction, une toile de fond, un décorum plein de drapeaux nazis bien repassés. Plus rares encore sont ceux qui choisissent l’ «autre» point de vue : être allemand et survivre à ça. Comme avec Croix de Fer (Peckinpah), c’est dans cette perspective inconfortable mais juste que ce chefd’oeuvre (un vrai, un tatoué !) nous place.
Sirk construit son mélodrame sur des ruines fumantes, il cherche, secoue, célèbre ce qui reste de vie dans ce pays qu’il a fui.
L’âme humaine quand elle s’effondre.


La force vitale du film c’est aussi son intelligence.
Ce mot qui ne veut plus rien dire ou qu’on préfère laisser de côté parce que « vous savez, c’est très compliqué »… Cette faculté de comprendre retrouve ici tout son sens. Sans subterfuge, ni grande phrase alambiquée, chaque scène nous invite à penser, autrement.

Les fantômes dans le placard, les cendres glissées sous le tapis, relancer la machine, vite, vite…
… Sacrifier le temps du deuil sur l’autel de belles cérémonies officielles.

65 ans plus tard, la barbarie garde toujours la tête haute. Elle piétine le temps d’aimer et le temps de mourir à l’envie.

                                                 
Un film avec un petit arrosoir vert.

Dans l'œil du cyclone, saisir une branche aux fleurs juste écloses.